Noël En Orient – Nos intentions de prières

ARMÉNIE

Prions pour Emma, une doyenne d’Hartashen,
qui vit dans une très grande précarité.

« Au village d’Hartashen dans le Syunik, non loin de l’école, nous rencontrons Emma, cette femme âgée et souriante. Elle vit ici depuis de nombreuses années et n’a ni fils, ni mari pour l’aider ou encore s’occuper d’elle.
 
En visitant sa maison, nous constatons qu’elle n’a que le strict minimum pour vivre : une table, une chaise, un lit et un poêle pour se préparer à manger, pas de salle de bain pour se laver correctement et son habitat ne dispose que de deux pièces.
 
Elle ne reçoit pas d’aide financière et ne peut pas se déplacer très loin de chez elle.
Elle ne réclame rien, mais souhaite simplement discuter avec nous, savoir d’où l’on vient et quelle est cette association que nous représentons.
 
Avec les années, cette femme a presque entièrement perdu l’ouïe. Nous parlons fort, près d’elle, et elle nous écoute, cherchant notre compagnie pour un temps.
 
Sa situation est très précaire, mais elle ne demande rien. À son âge avancé, elle a seulement la visite de jeunes lycéens de l’école du village lorsqu’ils peuvent. »
 
🙏 Nous confions Emma à vos prières. Que le Seigneur lui apporte le réconfort et la paix en ces temps incertains.
SYRIE

Prions pour Nelly et Michel, un jeune couple
de la maison de retraite Saint-Grégoire de Damas.

« Au cours d’une visite des résidents de la maison de retraite Saint-Grégoire, nous rencontrons Nelly (82 ans) et Michel (75 ans), qui nous accueillent dans leur appartement. Très émus de recevoir les cadeaux que nous leur tendons, ils nous offrent café et pâtisseries orientales. Ils sont mariés depuis 4 mois et se sont rencontrés à la maison de retraite.
 
Très curieux no us voulons naturellement en savoir plus. Nelly se lance donc dans le récit de leur idylle. Arrivée depuis peu, elle s’aperçoit qu’en raison d’une coupure d’électricité, elle ne peut se faire un café. Très embêtée elle toque à la porte de son voisin, Michel qui lui ouvre. Ayant un petit réchaud personnel, il accepte volontiers de lui faire son café. Et… cette attention d’un jour devint un rituel quotidien. Suite à cet heureux hasard, ils se déclarent un amour réciproque et se marient quelques mois plus tard. Elle nous confie également qu’ils sont tous les deux veufs : l’amour n’a donc pas d’âge.
 
Après notre visite, nous croisons dans le couloir l’une des responsables de la maison de retraite avec qui nous évoquons cette incroyable histoire. Elle nous avoue avec amusement que Nelly ne peut s’empêcher d’être un tantinet jalouse lorsqu’elle sait que Michel va papoter avec ses amies de la résidence. »
 
🙏Nous remettons ce couple entre les mains du Bon Dieu et confions particulièrement Michel qui a actuellement de gros problèmes de santé à la très Sainte Vierge Marie.
LIBAN

Prions pour Madame Marie, « une vraie mère adoptive ».

« Au bout d’un petit couloir sombre d’un immeuble du quartier chrétien Ashrafieh de Beyrouth, au rez-de-chaussée, habite une famille libanaise maronite depuis de nombreuses années. Avant même de toquer à la porte, les volontaires sentent déjà l’odeur de la nourriture préparée par Madame Marie. « C’est jour de cours de cuisine » s’exclament les trois volontaires qui vont passer près de deux heures chez cette maman adoptive.
 
Toute personne connaissant Madame Marie ne peut s’empêcher de l’aimer dès le premier regard : un mélange d’amour, de gentillesse mais aussi de mélancolie se dessine dans ses petits yeux marrons perçants… Il faut le dire : Madame Marie n’a pas toujours eu la vie facile.
 
Originaire du petit village de Kfar Aabida au nord de Beyrouth, notre « maman à tous » a dû beaucoup déménager pour des raisons financières. Veuve depuis de longues années, malgré les difficultés financières, Madame Marie s’occupe parfaitement de ses deux enfants : Massoud et Elie. On note d’ailleurs tout de suite dans le regard des deux garçons le respect et l’amour qu’ils portent pour leur mère.
 
Malheureusement ses deux garçons sont également au chômage, enchaînent des petits boulots de temps en temps pour survivre, mais rien de concret et de durable. C’est malheureusement un cas classique au Liban aujourd’hui : le chômage atteint un niveau inégalé et il n’est donc pas rare de voir des jeunes dans la pleine force de l’âge rester à la maison sans occupation professionnelle.
 
Madame Marie à beau déborder d’amour, sa famille ne sait pas encore combien de temps ils pourront continuer ainsi sans rendement d’argent durable… « Réciter le chapelet m’aide beaucoup à avancer tu sais Arthur » me répète inlassablement Madame Marie. Quel courage ! Quelle foi ! »
 
🙏🏼 C’est pourquoi nous vous invitons aujourd’hui à prier pour Madame Marie ainsi que pour ses enfants. Que le Seigneur leur apporte l’espoir et la force en ces temps de crise terrible. 🕊
IRAK

Prions pour Robert, un déplacé de Bagdad.

« Vendredi 1er décembre, nous voilà partis à la rencontre d’une famille chrétienne vivant à Erbil dans une maison du quartier d’Ankawa. Nous apportons pour le déjeuner les ingrédients nécessaires à la préparation d’un délicieux plat traditionnel que nous partagerons en compagnie de Robert, le père de famille, et d’Aliak, sa fille. Robert s’excuse de l’absence de sa femme et de ses deux fils qui sont au travail : l’un des garçons est électricien, l’autre, avec sa mère, occupe un emploi dans une pâtisserie.
 
Cette famille est d’origine arménienne. Fuyant avec ses parents le génocide arménien en cours en Turquie en 1915, le grand-père de Robert, alors enfant, trouve refuge en Irak. Robert est né à Bagdad, ville qu’il a quittée au début des années 2000 pour s’installer à Erbil, en tant que technicien à l’aéroport. Les membres de sa famille l’ont rejoint en 2010, craignant pour leur vie face à la montée en puissance des groupes djihadistes et suite à l’attentat perpétré dans la cathédrale Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours de Bagdad.
 
Un repas préparé et partagé en commun est un temps privilégié de découverte, d’échange et de lien. Aliak nous sert d’abord un café dans le salon. Nous discutons longuement, de leur histoire familiale et des membres de la famille installés à l’étranger, de leur vie actuelle, des difficultés d’emplois pour la population, du rôle crucial de l’Eglise dans le soutien apporté aux membres de la communauté chrétienne.
 
Robert revient sur sa jeunesse. A 18 ans, en 1982, il s’engage dans l’armée irakienne alors en guerre contre l’Iran. Il est capturé et retenu près de quatre mois comme otage. Libéré, il reprend du service, cette fois dans la guerre déclarée par Saddam Hussein contre le Koweït. Robert laisse entendre la nostalgie qu’il a des années soixante-dix et quatre-vingt, quand l’économie irakienne était florissante, le dinar solide et le salaire des hommes suffisamment élevés pour subvenir aux besoins de leur famille.
 
Aliak nous invite ensuite à la suivre dans la cuisine pour l’aider à préparer le déjeuner : riz beryani, accompagné de poulet, d’amandes grillées et de raisons secs, dés de pommes de terre frites, et kubas tapsi bathenjan (boulettes de boulghour fourrées à la viande de bœuf avec aubergines, champignons, oignons, tomates mijotés). Tout le monde s’attelle joyeusement à la tâche. Vient le temps du repas, pris dans la salle à manger. Un tableau représentant Jésus dans un ample vêtement bleu, méditant au sommet d’une colline, sous les étoiles, couve de son tendre regard notre petite assemblée.
 
Cette belle rencontre s’achève autour d’un thé et de plusieurs parties de tawla (backgammon). En joueur affuté, et avec le sourire, Robert nous ôte rapidement tout espoir de briller. Nous mettons un terme à notre débâcle sur le score de quatre à zéro. Robert clôt cet intermède ludique sur une poignée de main franche et chaleureuse.
 
Il est maintenant temps de quitter nos hôtes. Bref instant de vie partagé, mais intense, et au cours duquel l’essentiel s’est avéré : nous avons donné et nous avons reçu. Notre cœur s’en va confiant, conscient qu’en toute chose rien ne peut remplacer la rencontre avec son semblable, à la fois si proche et si différent.
 
🙏Nous confions Robert et sa famille à vos prières ainsi que toutes les familles irakiennes qui ont subi la guerre. »
EGYPTE

Prions pour Sara, une jeune femme démunie de 23 ans qui vit dans le bidonville d'Ezbet El Nakhl.

« Cette jeune femme bouleversante porte dans ses bras l’un de ses enfants à peine âgé de quelques mois, tandis que les deux autres s’accrochent à ses jambes. Elle est souriante, mais semble porter un poids sur ses maigres épaules. Nous savons que la vie dans les bidonvilles peut être extrêmement rude, mais parfois, on n’imagine pas à quel point.
Sara s’occupe de ses enfants comme elle le peut mais elle rêve d’évasion, de découvrir la vie en dehors du bidonville, et en particulier de voir la mer et d’y emmener ses enfants en vacances. Que répondre à cette jeune femme ?
 
Nous ne connaissons pas sa situation, nous avons tout le confort matériel nécessaire, nous sommes désarçonnés.
Un silence s’installe dans la conversation, et Sara nous regarde en disant : « Vous, vous allez rentrer chez vous en France et retrouver votre vie. Moi, je vais rester ici, à Ezbet, et je n’en sortirai pas. »
 
Derrière ces paroles si intenses et réelles, l’émotion nous gagne ou plutôt nous submerge. Nous nous sentons impuissants. Cette jeune femme est déjà maman à 23 ans et sait déjà plus ou moins à quoi ressembleront les prochaines années de sa vie. »
 
🙏Nous confions Sara et sa famille à vos prières ainsi que l’avenir de ces jeunes dans les bidonvilles, afin qu’ils gardent l’Espérance.