Une délégation varoise de SOS Chrétiens d'Orient s'inquiète de la situation des Arméniens au Haut-Karabagh

Var Matin

De retour d’Arménie, une délégation varoise de SOS Chrétiens d’Orient dénonce la situation de quelque 120.000 Arméniens piégés dans le Haut-Karabagh.

L’actualité internationale étant accaparée par la guerre en Ukraine et ses conséquences sur le coût de la vie en Europe, le voyage en avril dernier
d’un groupe interparlementaire d’amitié France-Arménie était quelque peu passé inaperçu.

Bruno Retailleau, sénateur Les Républicains, s’était pourtant montré très critique vis-à-vis de l’Azerbaïdjan, accusé de ne pas respecter l’accord tripartite de cessez-le-feu du 9 novembre 2020 au Haut-Karabagh.
Arménie
Type d'intervention

« Nous sommes venus ici demander la levée immédiate du blocus azéri du couloir de Latchine, pour libérer les 120.000 Arméniens piégés dans des conditions indignes dans l’enclave du Haut-Karabagh et rétablir l’accès vers l’Arménie », avait déclaré le sénateur vendéen.

Tout juste de retour d’Arménie, Rodolphe Istre, délégué régional de l’association SOS Chrétiens d’Orient pour le sud-est de la France, n’est guère plus optimiste.

Critiquant au passage l’inaction de l’Europe, il témoigne: « Aujourd’hui, on ne peut plus se rendre en Artsakh depuis l’Arménie. Le corridor de Latchine est tenu par l’armée azerbaïdjanaise. Résultat: les 120.000 habitants de l’Artsakh ne peuvent plus en sortir et ne sont ravitaillés que par la Croix-Rouge internationale ».

Parce que « le Haut-Karabagh est l’âme de l’Arménie, son berceau historique », SOS Chrétiens d’Orient multiplie les actions humanitaires au bénéfice des Arméniens.

« Avec un budget annuel d’un million et demi d’euros, l’Arménie est, avec la Syrie, le pays où on investit le plus depuis trois ans », confie Rodolphe Istre.

À Vardenis, Goris, ou encore Kapan, des zones frontalières à portée de l’artillerie azérie, SOS Chrétiens d’Orient fait ce qu’elle peut pour tenter de maintenir la population locale.

Éviter un nouvel exode

À la tête d’une délégation de quatre personnes, Rodolphe Istre a ainsi inauguré un scanner médical à Goris. « Le seul scanner du sud de l’Arménie », précise-t-il.

Avant d’ajouter: « Une action menée en partenariat avec l’association Action Santé Arménie France ». Plus au nord, à Vardenis, c’est le système de chauffage d’un lycée qui a été inauguré. « On a également distribué des germes de pommes de terre aux paysans des villages frontaliers ».

Enfin, à Kapan, plus précisément dans le village de Yeghvard, l’association SOS Chrétiens d’Orient est venue étudier, pour un éventuel financement futur, un projet d’approvisionnement en eau. « On privilégie les projets agricoles et hydrauliques pour que les Arméniens restent chez eux et ne prennent pas la route de l’exode ».

Pas sûr que cela suffise. Lundi en effet, plusieurs articles de presse, citant le premier ministre arménien Nikol Pachinian, laissaient entendre que « l’Arménie est prête à reconnaître l’enclave du Haut-Karabagh comme faisant partie de l’Azerbaïdjan, si Bakou garantit la sécurité de sa population d’origine arménienne ».

1. L’Artsakh et le Haut-Karabagh désignent la même région. Le premier a la préférence des Arméniens; le second, celle des Azerbaïdjanais.
2. Outre ce budget, les équipes de SOS Chrétiens d’Orient en Arménie comptent 7 salariés locaux et une vingtaine de volontaires français.

Votre responsable de pôle

Pauline Visomblain

Responsable des relations presse