SOS Chrétiens d’Orient :

une ONG toujours présente pour aider les Arméniens

L'Incorrect

Alors que l’Arménie, terre chrétienne aux portes de l’Orient, fut le terrain de tensions internationales l’année dernière, la présence de l’association SOS Chrétiens d’Orient s’est rendue encore plus nécessaire. 

La situation géopolitique de l’Arménie reste toujours périlleuse. Aliyev rappelle régulièrement les prétentions azéries sur le Syunik et sur le territoire restant à l’Artsakh. L’Azerbaïdjan commence une entreprise d’effacement des traces de la culture arménienne dans les territoires occupés de l’Artsakh tout en gardant d’excellentes relations avec la Commission européenne qui semble préférer le gaz azéri au gaz russe quoi que fasse la dictature de Bakou (qui vient récemment d’installer une base de drones kamikazes à Ganja près de la frontière avec l’Arménie). Les églises arméniennes en Artsakh sont profanées.

Arménie
Type d'intervention

Les menaces directes sur le terrain continuent en permanence. Des routes sont coupées avec des check-points azéris rackettant la population arménienne qui les emprunte, des villageois font l’objet de tentatives d’intimidation en étant braqués avec des armes à feu pour les empêcher de réaliser leurs foins. Du bétail est volé par soldats ou les garde-frontières azéris. Le chef de la mission de SOS Chrétiens d’Orient en Arménie a pu observer de visu la coupure des routes. Le but de ces empiètements, s’accompagnant parfois d’incursions de soldats azéris sur le sol arménien, est clair. Il s’agit pour les idéologues panturquistes à la manœuvre à Ankara et à Bakou de créer un climat d’intimidation et de peur visant à chasser les arméniens de leurs terres pour grignoter celles-ci par une épuration ethnique lente.

L’action de SOS Chrétiens d’Orient dans ce contexte difficile s’organise en quatre axes. Tout d’abord, une aide d’urgence permanente car l’Arménie est un pays pauvre. Cette aide est encore plus pressante en hiver notamment pour fournir de la nourriture et du bois et elle s’adresse en grande partie à des familles touchées par la guerre (que ce soit parce que des proches sont morts dans la guerre, parce que les jeunes conscrits sont détenus par l’Azerbaïdjan ou encore sont portés disparus).

Une aide aux projets agricoles avec du bétail offert aux paysans arméniens ainsi que des plantations d’arbres et des projets d’irrigation visent à leur permettre de rester vivre sur leurs terres. Elle s’accompagne d’une reconstruction d’églises et de gymnases aidant également à la pérennité de la population arménienne.

La santé est également soutenue par SOS Chrétiens d’orient avec notamment la rénovation de la cuisine de l’hôpital psychiatrique d’Erevan : le Nubarashen Mental hospital, projet réalisé en partenariat avec l’association Aznavour et soutenu par le ministère de la santé arménien. De plus, un scanner est en cours de fabrication pour le centre cardiologique franco-arménien de Goris. Enfin, l’association contribue à un dispensaire mobile pour améliorer la situation médicale des villages plus éloignés et à un hôpital de jour pour la ville de Goris.

L’association agit également dans le domaine de l’éducation et de la culture avec notamment des cours de français donnés par les volontaires et avec un projet important qui vient d’être signé visant à rénover le parc de machines de l’imprimerie du Prieuré Saint-Etchmiadzin. Celle-ci vieille de 250 ans a joué un rôle crucial dans la survie et le rayonnement de la culture arménienne.

Enfin l’association agit pour le développement économique avec un atelier de couture pour des femmes, pour moitié déplacées d’Artsakh, qui leur permet d’acquérir une autonomie financière.

Les 21 volontaires sont répartis dans trois lieux de mission à Erevan, Goris et Gyumri avec l’ouverture prochaine d’une nouvelle mission à Vardenis, au sud-est du lac Sevan. Des actions sont notamment menées en Artsakh parmi lesquelles on peut citer l’ouverture d’un centre culturel dans Martakert, village situé à trois kilomètres de la ligne de contact pour aider les habitants à se réimplanter. De même à Bertashen village à quelques kilomètres de la ligne de contact, la route a été reconstruite permettant aux habitants de circuler et une vieille chapelle a été rénovée. De telles actions sont cruciales car même si le régime azéri menace désormais également le Syunik, le territoire encore libre de l’Artsakh reste la première cible de l’Azerbaïdjan.

Le but de l’ONG est, comme le dit le chef de mission en Arménie, Corentin Clerc, d’« aider les chrétiens à rester sur leurs terres », finalité orientant toutes les actions de SOS. En outre, cette ONG finance des projets sur mesure sans arriver avec des projets déjà faits ce qui repose sur une approche visant à comprendre et à vivre avec la population en s’insérant en son sein pour créer un lien humain très fort. On ne peut qu’admirer ce travail permettant une insertion forte avec les populations arméniennes et que saluer leur action comme une contribution à la lutte face à la continuité du projet génocidaire panturquiste entamé il y a plus de 100 ans et visant à éliminer de l’Anatolie et du Caucase toutes les populations ne correspondant pas à la définition de la synthèse turco-islamique.

La Rédaction de l’Incorrect

Votre responsable de pôle

Jeanne der Agopian

Directrice de la communication adjointe