Le témoignage d’un ex-otage

La Nef

Le 20 janvier 2020, Alexandre Goodarzy, chef de mission en Syrie pour l’association SOS Chrétiens d’Orient, ainsi que trois de ses camarades, étaient enlevés par des hommes en armes à Bagdad. La nouvelle avait alors suscité une grande émotion en France, entraînant de grandes chaînes de prières.

 

Au total, cette milice irakienne allait les garder soixante-six jours en captivité. Deux mois d’angoisse, de peur et d’incertitude dans des conditions extrêmement difficiles. Alexandre Goodarzy, aujourd’hui directeur adjoint des opérations pour l’ONG, a choisi de revenir sur ces événements dans un livre : Guerrier de la paix (1). 

Irak
Type d'intervention

Un récit qui met également en lumière la situation des chrétiens dans une Syrie en guerre.  Après avoir participé à une mission en Syrie avec SOS Chrétiens d’Orient, en 2014, il avait accepté un an plus tard de monter une antenne de l’association dans ce pays qui souffrait tant de la guerre. Ainsi devait-il se rendre sur place mais également dans différents pays du Moyen-Orient afin de créer des structures capables de permettre à ces chrétiens de ne pas disparaître d’une région dans laquelle ils étaient présents depuis 2000 ans. C’est avec un immense enthousiasme qu’il avait relevé ce défi. Récemment confirmé, il avait trouvé dans cette mission une occasion unique de servir ses frères dans un pays qu’il aimait particulièrement.

 

Alexandre s’était en effet rendu à de nombreuses reprises en Syrie dans sa jeunesse.  Son père, un Iranien réfugié en France, lui avait donné le goût de ces terres orientales, berceau de civilisations riches et fascinantes. Le jeune homme avait même un temps hésité, influencé par les jeunes de son quartier, à se tourner vers la religion de son père qui aurait pu lui offrir une rigueur et un cadre, dont il avait cruellement manqué. Mais il avait finalement, avec le soutien de sa mère, choisi de suivre le Christ.

 

Un changement de vie radical s’était alors opéré. Il avait repris des études et, après avoir passé un an chez les franciscains de Cholet, il était devenu professeur d’histoire-géographie et de français. « Après ma conversion, je ne cessais pas de demander à Dieu ce qu’Il attendait de moi, confie Alexandre. J’ai compris que cette mission que me confiait SOS Chrétiens d’Orient était une réponse à ces prières. »

 

En Syrie, il entreprendra de grands chantiers avec son équipe de volontaires : faire l’inventaire des destructions, reconstruire maisons et églises, gérer les dons, assurer un soutien scolaire à la jeunesse ou encore trouver des équipements pour les écoles et les hôpitaux… Quand il a été enlevé, son premier réflexe a été de se révolter contre ce Dieu qu’il servait depuis tant d’années au péril de sa vie. « J’avais pris de grands risques pour nos frères et Lui permettait une telle épreuve… Je ne comprenais pas… raconte-t-il.

 

Mais nous avons jeûné et prié et j’ai compris que le Seigneur permettait cette captivité pour m’en libérer d’une autre qui était plus grave encore, la captivité du péché. »  Grâce à Dieu, Alexandre a retrouvé sa femme et son fils et continue d’œuvrer, au sein de l’association, au service de ses frères, fidèle aux grâces reçues lors de « cette retraite ignacienne carabinée ».

Article écrit par Marine Tertrais

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