Le Père Louis de Raynal est allé en Irak à la rencontre des chrétiens d’Orient

Le Bien Public

Du 20 au 30 juillet dernier, le Père Louis de Raynal, curé de la paroisse de Gevrey-Chambertin, est allé à la rencontre des chrétiens d’Orient et des Yézidis persécutés dans le Nord de l’Irak. Récit.

 

Irak
Type d'intervention

 

 Qu’est-ce qui vous a poussé à effectuer ce voyage ?

« J’ai voulu rencontrer des chrétiens d’Orient, sachant qu’ils connaissent des moments difficiles du fait de leurs conditions. Ils ont été déplacés ou sont réfugiés. Ils ont quitté leurs villes, leurs villages, en laissant tout derrière eux et ont été accueillis au Kurdistan irakien. J’ai voulu visiter ces réfugiés, les connaître et prier avec eux. »

 

 Comment avez-vous planifié votre séjour ?

« Je me suis adressé à l’ONG SOS Chrétiens d’Orient, qui est installée là-bas depuis deux ans. Pendant dix jours, j’ai côtoyé trente jeunes français qui acceptent de passer un mois de leurs vacances à servir les autres en Irak. L’association écoute les familles, recueille leur témoignage, évalue leurs besoins et y répond par des donations. »

 

Qu’avez-vous pu faire ?

« J’ai passé cinq jours à Ankawa près d’Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, une journée au monastère de Mar-Matta et trois jours à Alqosh, village totalement chrétien où vivent cent cinquante familles dont cinquante déplacées. À Ankawa, un faubourg au nord de la ville d’Erbil, les familles sont logées dans des camps, des immeubles ou des maisons. Le plus grand camp accueille plus de cinq mille chrétiens. J’ai rencontré des familles qui ont dû fuir précipitamment leurs villes ou villages, encerclés par les combattants de l’État islamique. Leur témoignage est touchant. Ils ont tout perdu, maison, argent, bijoux, papiers… sauf l’essentiel, leur foi. Leurs visages m’ont frappé : une paix et une force intérieure rayonnent ! Tous les jours, les volontaires les aide. (*) Au monastère, situé à trente-cinq kilomètres de Mossoul, et à quatre kilomètres de la ligne de front, on a vu des nuages de fumée au-dessus des combats. On entendait les coups d’obus et de mortier. C’est là que j’ai appris l’assassinat du Père Hamel. Des milliers de kilomètres séparent la France et l’Irak, mais c’est une même logique de haine et de terreur. Maintenant, je suis rentré frappé par leur dignité. »

Votre responsable de pôle

Jeanne der Agopian

Directrice de la communication adjointe