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Haut-Karabagh : après le cessez-le-feu,

une population abandonnée

Aleteia

Un accord de « cessez-le-feu total » a été signé par l’Arménie et l’Azerbaïdjan sous l’égide de la Russie le 9 novembre afin de mettre fin à la guerre au Haut-Karabakh qui faisait rage depuis le 27 septembre. « Cette situation est une défaite pour les Arméniens et pour la Russie et c’est la promesse d’un conflit dans les années qui viendront », assure à Aleteia Mgr Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient.

C’est un accord qui met un terme (provisoire ?) à six semaines de combats meurtriers dans le Haut-Karabakh, égion à majorité arménienne, opposant l’Arménie à l’Azerbaïdjan. Un « cessez-le-feu total » a été signé entre les deux pays, sous l’égide de la Russie, ce 9 novembre. Si certains y voient un soulagement, d’autres, au contraire, s’inquiètent. « Cela va fragiliser les chrétiens de toute façon. Je pense que cette situation est une défaite pour les Arméniens et pour la Russie et c’est la promesse d’un conflit dans les années qui viendront », glisse à Aleteia Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient. Et s’il voit le déploiement de près de 2.000 soldats de la paix russes afin de veiller au respect du texte et de préserver les frontières comme « un élément de pacification », « l’avenir de cette population arménienne chrétienne au Haut-Karabakh n’est absolument pas réglé », martèle-t-il.

Arménie
Type d'intervention

Partenaire des communautés catholiques locales, l’association soutient déjà plusieurs projets en Arménie, en lien notamment avec des orphelinats et des écoles. Pour le moment, elle a envoyé une chargée de mission sur place pendant une dizaine de jours afin de donner un signe d’amitié aux populations éprouvées et de faire remonter les besoins du terrain. Celle-ci est notamment allée évaluer les besoins à Gyumri, au nord-ouest du pays, et à Erevan, la capitale. « Nous allons écouter ce que veulent faire les chrétiens en Arménie », souffle-t-il encore. « Ce sera une action humanitaire d’aide au logement à la scolarité, à la santé ».

Au cours du week-end dernier, la situation s’était aggravée dans le Haut-Karabakh. Le 7 octobre dernier, le médiateur de cette république autoproclamée, Artak Belgarian, indiquait à l’AFP que 50% de la population avait été déplacée, dont 90% des femmes et des enfants. Cela représente environ 70.000 à 75.000 personnes. Alors que les combats s’étaient encore intensifiés ces derniers jours, le chiffre de 100.000 personnes évacuées est évoqué par Jeanne der Agopian, membre de l’association SOS Chrétiens d’Orient. L’organisation est présente en Arménie depuis septembre 2020.

Une pauvreté qui risque de s’aggraver

Les populations, chrétiennes arméniennes à plus de 95%, ont dû partir en catastrophe. L’association SOS Chrétiens d’Orient est présente à Goris, située à la frontière de l’Arménie et du Haut-Karabakh, et à Erevan, ce qui représente onze volontaires et salariés sur place. « Nous devrions avoir des renforts assez rapidement ». Beaucoup de personnes ont trouvé refuge à Goris afin de pouvoir rentrer rapidement chez elles, faisant exploser le nombre d’habitants. « Tout le monde s’entasse chez les particuliers, dans les crèches, dans les écoles », note Jeanne der Agopian. « Cela va aggraver la situation de pauvreté qui existait déjà en Arménie, où il y a une pauvreté immense. Les familles arméniennes ne vont pas pouvoir nourrir toute cette population ».

Si les ONG médicales se sont manifestées au début du conflit, celles qui sont non-médicales restent quant à elles assez peu présentes, accroissant le sentiment d’isolement de ce peuple. Sur place, les équipes de SOS Chrétiens d’Orient effectuent des donations alimentaires et de produits de première nécessité (vêtements, lingerie, produits d’hygiène). Les équipes évaluent également les besoins des populations afin de pouvoir les aider au mieux. « Le fait d’avoir des volontaires qui viennent à leur rencontre, c’est très important pour eux. C’est une population qui est abandonnée du monde entier, qui est attaquée dans ce qu’elle est, ce qu’elle représente ».

Un article de Domitille Farret d’Astiès

Votre responsablede pôle

Jeanne der Agopian

Directrice de la communication adjointe