De Rome à l’Arménie à pied. Sur les pas du jeune Erwan, le marcheur breton

Breizh Info

Le spectacle de notre jeunesse désœuvrée, apathique face aux seuls horizons qui s’offrent à elle – la précarité et la surconsommation -, est sans nul doute un des pires maux qui afflige notre civilisation. Un spectacle si répandu, qu’il tend à obscurcir une autre réalité : celle d’une jeunesse rayonnante, active, et courageuse.

Erwan Deshais est de ceux-là. Ce jeune Breton a choisi l’action et pour ce faire il a entrepris une bien grande mission : il traversera l’Europe à pied pour atteindre le Moyen-Orient, dans la plus digne tradition des pèlerinages chrétiens d’un temps. Cette marche, au profit de SOS Chrétiens d’Orient,  est une aventure autant spirituelle que caritative. Elle est dédiée aux réfugiés arméniens de l’Artsakh. Breizh-Info l’a rencontré sur son chemin, quelques jours après son départ de Rome.

Arménie
Type d'intervention

Breizh-Info.com : Bonjour Erwan, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Erwan Deshais : Bonjour, je m’appelle Erwan Deshais, j’ai 21 ans, je vis à Nantes mais je fais mes études à Bordeaux. Je suis en M1 de master finance en école de commerce et actuellement en année de césure.

Breizh-Info.com : Vous êtes actuellement en pèlerinage, du Vatican à l’Arménie. Comment est né ce projet ?

Erwan Deshais : A l’origine, je voulais partir en pèlerinage, mais à Jérusalem. Cependant, avec la guerre israélo-palestinienne cela n’était plus possible. En parallèle de ça, je voulais aussi partir en tant que volontaire avec SOS Chrétiens d’Orient.
J’ai finalement joint les deux projets, en partant en pèlerinage en Arménie, et en doublant ce pèlerinage d’une marche caritative au profit de l’association, et plus particulièrement pour ses missions en Arménie. De plus, une fois sur place, je resterai en tant que volontaire entre un et deux mois, la durée dépendant de ma date d’arrivée en Arménie.

Breizh-Info.com : Outre l’aspect religieux, dont vous pouvez nous entretenir, votre pèlerinage revêt-il aussi un but politique ?

Erwan Deshais : Non, ce pèlerinage ne revêt pas de but politique. Mes journées sont rythmées par la prière et la marche. Cependant, comme ma destination finale est l’Arménie, il y a un aspect de sensibilisation vis à vis de la situation arménienne. Ce n’est pas un but politique, mais plutôt de l’information pour les personnes qui pourraient ne pas connaître la situation que doivent subir les Arméniens depuis quelques années, et encore plus récemment depuis l’annexion de l’Artsakh par l’Azerbaïdjan. Les Arméniens présents dans cette région ont été contraints de fuir en abandonnant tous leurs biens, une majorité des dons récoltés grâce à la cagnotte serviront d’ailleurs à faire des dotations de vivres, produits de premières nécessités et autres, à ces personnes-là.

Breizh-Info.com : Vous vous apprêtez à parcourir plus de 4.000 kilomètres à pied. En plein hiver et seul. Craignez-vous de ne pas y parvenir ? Comment vivez-vous la solitude ?

Erwan Deshais : Non, je ne crains pas de ne pas y arriver. Si j’ai des difficultés physiques, alors je prendrais quelques jours de repos pour pouvoir finir tout le pèlerinage.
Cependant, s’il y a des passages qui peuvent s’avérer trop risqués en raisons de conditions climatiques ou de trop longs moments sans rencontrer personnes, et je pense particulièrement à la Turquie, alors je prendrais certainement le bus pour ces moments-là. Je ne prendrais pas le risque de me trouver en manque d’eau ou dans une situation trop périlleuse, seul, sur un pic d’une montagne turque par exemple.

Breizh-Info.com : Votre première semaine de marche vient de s’écouler. Quelles sont vos premières impressions, y’a t’il quelque chose que vous aimeriez partager avec nos lecteurs ?

Erwan Deshais : La première chose est que contrairement à ce que je pensais au début, les pires douleurs ne sont pas musculaires et encore moins aux cuisses ou aux mollets. Ce qui me fait le plus souffrir son mes genoux, les hanches et le dos.
Ensuite, je remarque que les émotions que je ressens sont décuplées. Lorsque je suis heureux, je ne le suis pas un peu mais soudainement et énormément. L’inverse est vrai aussi, il n’y a pas de petit coup de cafard, mais de très gros. Il est difficile de garder un état d’esprit positif lorsque l’on ne trouve nul part où dormir le soir et que l’on doit monter son campement dans le froid alors que la nuit est déjà tombée. Heureusement, cela ne m’est pas beaucoup arrivé, et je suis souvent accueilli et même très bien accueilli.

Une bien belle et bien grande aventure attend ce jeune Breton. Breizh-Info reviendra très vite avec de ses nouvelles. En attendant, vous pouvez suivre ses pas sur sa page Instagram et le soutenir ici.

Votre responsable de pôle

Pauline Visomblain

Responsable des relations presse