Beyrouth - Un prêtre normand

raconte le quartier détruit :

"Un endroit très vivant"

La Manche Libre

Beyrouth, la capitale du Liban, a été ravagée par deux explosions mardi 4 août. Le père Nicolas Courtois, prêtre au diocèse de Coutances et Manchois, a vécu au Liban au début de l’année 2020. Il se confie.

Quand êtes-vous allé au Liban ?

« J’y suis allé début janvier et je suis revenu mi-mars. Je suis parti comme volontaire ordinaire avec l’association SOS Chrétiens d’Orient. Puisque je suis prêtre, j’ai servi d’aumônier là-bas. »

Qu’éprouvez vous après les explosions ?

« J’éprouve une énorme tristesse pour le Liban et pour Beyrouth. D’autant plus que le quartier qui a été touché était celui où j’habitais avec les autres volontaires. Il s’agit des quartiers chrétiens, déjà très marqués par la misère et la pauvreté et qui maintenant sont touchés de manière encore plus dramatique. C’est une grande tristesse pour toutes les familles que j’ai rencontrées là-bas. »

LIBAN
Type d'intervention

Comment vont vos connaissances sur place ?

« Je n’ai pas eu directement d’amis qui ont subi des morts dans leur famille. Ils sont sains et saufs. Il y a par contre beaucoup de dégâts matériels chez eux. Une famille où un petit bébé est né à la maternité pendant l’explosion est aussi saine et sauve. Finalement, ce sont de bonnes nouvelles qui m’ont été données. »

Vous connaissiez la zone sinistrée ?

« Je voyais le port de l’appartement. On sillonne très régulièrement le quartier car il y a beaucoup de famille qu’on aide dans le coin. »

Pouvez-vous nous le décrire avant l’explosion ?

« C’était un quartier fait de petites rues, de maisons anciennes. Il y a beaucoup de familles arméniennes, chrétiennes et orthodoxes (…)

Quel est l’avenir du Liban ?

« Je suis catastrophé car c’est un pays qui était complètement par terre. Je ne sais pas comment ils vont se relever. Mais il faut garder l’espérance : je viens de lire un témoignage d’une religieuse qui tient un hôpital reconstruit pour la cinquième fois depuis la guerre. L’aile qui vient d’être inauguréé a été dévastée. Elle dit pourtant que le plus important c’est la solidarité et l’attention aux autres : c’est plus fort que tout. Je crois qu’ils ont en eux une capacité de repartir et de se relever, même si je demeure quand même inquiet. »

Votre responsable de pôle

Jeanne der Agopian

Directrice de la communication adjointe