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Avec le Christ, dans l’enfer de Mossoul

La Croix

À l’occasion de Pâques, « Le Jour du Seigneur » propose un bouleversant portrait d’une secouriste engagée auprès des blessés irakiens après avoir entendu un « appel du Seigneur ».

Explosions. Cris. Poussières. Larmes. Des civils, principalement des femmes et des enfants, fuient le chaos. Sauf Aude. Elle remonte la foule en sens inverse, court vers les blessés, s’accroupit auprès d’un enfant pour des premiers soins. Aux côtés de la 9e division de l’armée irakienne qui se bat à Mossoul contre Daech, cette Française de 39 ans est en première ligne pour porter secours aux victimes.

Avant de quitter la France pour l’Irak, en novembre 2016, elle a suivi trois mois de « formation aux soins d’urgence en milieu hostile » et s’est engagée dans l’ONG SOS Chrétiens d’Orient. Mais quatre mois plus tard, elle quitte l’association humanitaire pour rejoindre, à ses risques et périls, l’équipe médicale de l’armée irakienne. « C’est mon appel, un appel du Seigneur », répète Aude à la journaliste Hélène Renaux qui la filme au plus près. « Dieu m’a confié une mission : porter secours aux populations irakiennes. »

Irak
Type d'intervention

Pour les militaires, admiratifs de son courage, elle est une sorte d’icône. Mais Aude garde la tête froide. « Je ne vais jamais à l’encontre de ce qu’ils me disent. Ils connaissent le terrain et ils portent les armes. On n’est pas là pour jouer les héros stupides. »

C’est aux États-Unis, où elle était partie après son bac, que cette ancienne footballeuse professionnelle s’est convertie au Christ. « J’ai entendu un appel à rejoindre les militaires en Irak, c’est devenu une évidence, c’est Dieu qui a ouvert les portes », lance Aude qui puise dans sa foi l’énergie pour résister à la fatigue et à la chaleur écrasante. Pourtant, après huit mois de stress intense, Aude est exténuée. Un matin de juin 2017, elle ne parvient pas à se lever, et un soldat la met sous perfusion : elle doit rentrer en France pour se rétablir et ne verra pas la libération de Mossoul peu après, le 9 juillet. On la retrouve dans un temple évangélique baptiste à Angers, où elle raconte la guerre à Mossoul devant une trentaine de fidèles ébahis. À la fin de son témoignage, certains la félicitent et l’embrassent, émus. Notamment une femme yézidie…

Après quelques jours de vacances aux Sables-d’Olonne, Aude décide de repartir en Irak pour les dernières batailles contre les djihadistes. Juste avant d’embarquer, elle confie : « Tout mon corps, toute ma chair me conjurent de rester ici, mais mon esprit me demande d’aller là-bas, pour accomplir ma mission. »

Un article de Claire Lesegretain

Votre responsable de pôle

Jeanne der Agopian

Directrice de la communication adjointe