Un prêtre arménien catholique et son père ont été assassinés par des jihadistes en se rendant à Deir-Ezzor, au nord de la Syrie. L’organisation Etat islamique a revendiqué l’assassinat. Le même jour, deux attentats à la voiture piégée ont eu lieu près de l’église chaldéenne de Qamishli, faisant au moins deux morts.
Les jihadistes sont arrivés à moto derrière la voiture du père Bedoyan qui se rendait vers Der-Eizzor en compagnie de son père et du diacre Fati Sano. Ils ont tiré par derrière, visant les têtes, puis à nouveau en passant devant. L’Etat islamique a revendiqué ce double assassinat quelques heures plus tard, se félicitant d’avoir tué « deux prêtres ».
Le même jour, deux voitures piégées ont explosé près de l’église chaldéenne de Qamishli, à la frontière turque, faisant au moins deux morts et ravageant une vingtaine d’établissements.
Le père Bedoyan, prêtre arménien catholique de Qamishli, était un père de famille. Il laisse derrière lui trois enfants, un garçon et deux filles.
Depuis le retrait des troupes américaines du nord de la Syrie et l’invasion turque, SOS Chrétiens d’Orient alerte sur la situation des minorités chrétiennes. L’actualité vient malheureusement prouver que ces inquiétudes sont fondées. A la situation humanitaire dramatique des centaines de familles déplacées de la région, s’ajoute l’insécurité alarmante dans laquelle se trouvent aujourd’hui les chrétiens et religieux présents dans cette région, cibles désarmées et privilégiées des jihadistes.
Le père Bedoyan était un homme de Dieu, très investi pour la communauté arménienne, pour la jeunesse et l’Arménie. Il mettait tout son cœur à réunir les trois en organisant des rassemblements internationaux dans la ville de Gyumri, au Nord-Ouest de l’Arménie. Il est à l’origine de la mission en Arménie lancée récemment par SOS Chrétiens d’Orient. Il avait invité Alexandre Goodarzy, chef de mission en Syrie, à se rendre à Gyumri durant l’été 2018, afin de participer à un rassemblement international et d’aider les jeunes Arméniens catholiques de la Jézireh à voyager dans le pays de leurs ancêtres.
C’est un nouveau martyr qui vient allonger la longue liste des chrétiens morts sur la route de Deir-Ezzor, dans l’indifférence internationale.