Le pèlerinage marial du sanctuaire Notre-Dame d’Harissa

En ce premier jour du mois de Marie, les volontaires honorent une tradition mariale libanaise en réalisant l’ascension de la montagne d’Harissa jusqu’au sanctuaire de Notre-Dame du Liban.

Cet incontournable sanctuaire culminant à 550 mètres d’altitude, où est érigée une statue de la Vierge de 30 mètres de hauteur, est un haut lieu de pèlerinage du Proche-Orient, connu notamment pour les grâces familiales qui peuvent y être obtenues. Mois de mai, mois de Marie, mois où le retour du soleil s’entremêle aux paysages fleuris.

« Au cours de la marche, notre bouquet de volontaires suit le drapeau « Notre-Dame de Chrétienté » qui flotte fièrement en tête du cortège. Ce drapeau, orné de fleur de lys jaunes sur fond bleu roi où figure une Vierge Marie blanche, symbolise la royauté divine du Christ et le catholicisme français. A côté flotte également un grand drapeau libanais, rappelant ainsi la parole de Saint-Louis IX qui promit que le roi de France serait à jamais le défenseur des chrétiens d’Orient.

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Durant cette procession, les perles de nos chapelets glissent sous nos doigts et les chants à la Sainte Vierge se succèdent. Nous nous sentons unis dans une même ferveur, portés par la force de notre foi et de notre dévotion envers Marie, notre intercesseur auprès de son fils Jésus-Christ.

Arrivés au sommet, c’est par une douce mélodie que nous sommes accueillis au sanctuaire, les cordes frappées du piano nous confèrent un sentiment de recueillement. En outre, nous pouvons tout de suite sentir cette atmosphère priante qui émane de ce lieu, le climat est doux à l’instar de ces soirs d’été en bord de mer, une légère brise circule entre les pèlerins comme l’Esprit-Saint en nos âmes.

 

 

La beauté du ciel reflète celle de la Vierge ; couleurs de feu du soleil couchant, des centaines de bougies sont allumées ça-et-là. Des personnes se promènent lentement, leur enfant dans les bras, tandis que d’autres sont assises sur les petits bancs devant les différents oratoires ou chapelles. Certains s’accoudent à la rambarde, faisant face à une vue imprenable sur la Méditerranée.

Au socle de la statue se dresse une petite salle où est exposé le Saint-Sacrement. La présence des nombreux fidèles à genoux devant le Seigneur n’empêche pas de nous blottir symboliquement dans les bras de la Vierge, comme un cœur à cœur avec Jésus.

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Souvent, dans nos missions, les journées sont denses, les activités s’enchaînent et le temps passe si vite. Là, il se fige. Ce voile d’aridité se lève un instant, l’air de dire « N’ai crainte, Je suis là « .

 
Après de longs mois de mission, nous prenons pleinement sa mesure, nous prenons le temps de remercier le Seigneur pour tout ce qu’il nous donne de vivre, les joies comme les épreuves.
Puis le temps vient de quitter le sanctuaire et d’entamer la descente de cette montagne. Avant de nous lancer dans ce périple, nous avions passé l’après-midi à scier du bois, découper des lanières de tissus, les imbiber de cire liquide et les enrouler autour de bâtons créant ainsi des torches.

Alors, à la nuit tombée, nous les allumons et les portons fièrement, éclairant ainsi notre chemin dans l’obscurité grandissante. Des gouttes de cire incandescentes perlent de nos brasiers, nous offrant ce magnifique spectacle d’une pluie de langues de feu, une sorte de Pentecôte avant l’heure.

Nous percevons le reflet de nos flammes dans les regards des volontaires. L’œil, ce miroir de l’âme, témoigne à cet instant de notre foi vive et ardente. Nous profitons de cette heure et demie de descente pour discuter entre nous, prendre des nouvelles, découvrir la vie des nouveaux venus, ou encore approfondir les sujets de discussion intarissables que nous pouvons avoir au quotidien.

Certains préfèrent entonner des chants polyphoniques en l’honneur de notre Sainte Mère du ciel, car nous répètent-ils : « Bien chanter c’est prier deux fois ! ».

Les jambes usées, une énergie vidée, mais les cœurs pleins, nous arrivons aux voitures. Nous nous saluons avant de repartir dans nos villes respectives de mission.

Ô Marie, mère de la grâce et de la miséricorde, nous te confions nos vies et celles des personnes que nous rencontrons au Liban. Accorde-nous ta protection et ta guidance, afin que nous puissions suivre les pas de ton fils Jésus avec fidélité et amour.

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