Au secours des familles syriennes victimes du sésisme

Lundi 6 février, 5h du matin. La direction des opérations de SOS Chrétiens d’Orient est à pied d’œuvre. Les nouvelles d’Alep sont terrifiantes. Nos volontaires, comme tous les habitants de la ville, ont subi, en pleine nuit, les effets d’un séisme puissant, dont l’épicentre turc est à quelques dizaines de kilomètres de la frontière syrienne. Grâce à Dieu, ils sont indemnes, épargnés par les effondrements qui viennent de faire des milliers de victimes en Turquie et en Syrie. Les secousses ont été ressenties jusqu’au Liban.

Dans les rues, les familles se rassemblent malgré les températures glaciales et la pluie. Personne n’ose retourner à son domicile, tant les structures des immeubles sont atteintes. Le cataclysme s’ajoute aux cicatrices de ces familles, toutes marquées par la terrible guerre civile qui isole, depuis douze ans, la Syrie du reste du monde. Comme nos volontaires, les voisins oscillent entre le soulagement d’être sains et saufs et l’inquiétude pour les voisins, les amis, les collègues, dont nul ne sait s’ils ont en vie. Au siège de SOS Chrétiens d’Orient, les téléphones frémissent, pour confirmer l’état d’un bâtiment, les nouvelles d’un proche, le sort d’un ami prêtre.

La Syrie ne peut pas être évacuée des politiques européennes de solidarité avec les victimes de cette catastrophe. Bien déterminées, les équipes de SOS Chrétiens d’Orient sont conscientes de leur responsabilité technique et morale. Bien rares sont les ONG d’envergure à posséder l’infrastructure nécessaire pour réagir immédiatement à Alep. C’est notre cas, puisque nous sommes investis dans la ville depuis de longues années, concrètement, sur le terrain.

Il s’agit, tout de suite, de faire un état des lieux de la situation, d’estimer les besoins, d’acheminer ce qui est nécessaire. Au moment où je vous écris, notre chef de mission en Syrie dort à mi-chemin de la ville, parti depuis Damas après avoir organisé ce qui devait l’être. Dans toutes les missions de l’association, c’est l’effervescence. Alexandre Goodarzy, notre directeur-adjoint des opérations, a vécu des années à Alep ; Arthur Lanternier, notre chef de mission au Liban, a été chef de poste dans la ville pendant des années. Partout, l’écho de la catastrophe attise les énergies et les volontés.

Dès maintenant, SOS Chrétiens d’Orient débloque 20 000 euros pour effectuer une première aide d’urgence. Une somme qui pourrait être multipliée à deux conditions : d’abord en fonction de la générosité de ceux qui sont profondément émus par le sort des Syriens victimes du tremblement de terre ; et ensuite en accomplissant ce que la réalité politique et l’exigence morale nous imposent : suspendre les sanctions qui affligent la Syrie afin de permettre aux secours d’intervenir le plus sereinement possible.

Les Syriens victimes de ce séisme ont besoin de notre aide et de toute notre mobilisation. Ils ne peuvent pas être abandonnés à leur sort. Nous avons besoin de vous pour sauver du froid et du dénuement le plus de victimes possible. Nous avons pu compter sur vous par le passé, j’espère que vous serez là à nouveau.

Alep la martyr, Alep la souffrante a besoin de nous.

Charles de Meyer
Président de SOS Chrétiens d’Orient