Mère Teresa, le visage de la miséricorde dans les bidonvilles

Le 5 septembre, en cette Journée Internationale de la Charité, l’Eglise catholique fait mémoire de Sainte Teresa de Calcutta, la mère des pauvres, fondatrice de la Congrégation des Missionnaires de la Charité.

 

Le 5 septembre 1997, la petite sœur des pauvres s’éteint à Calcutta, entourée par ceux à qui elle dédia sa vie.

L’ensemble de sa vie et de son œuvre témoigne de la joie d’aimer entièrement sans concession et de la valeur des actes les plus insignifiants posés avec foi et amour. Au milieu d’un XXème siècle sécularisé, elle fut le témoin intransigeant de la foi religieuse traditionnelle et su capter avec bienveillance l’attention d’un monde en proie au questionnement. Qu’est-ce que l’amour ?

Agnès Gonxha naît le 27 août 1910 à Skopje dans l’Empire Ottoman, actuelle Macédoine. Orpheline de père à l’âge de huit ans, elle grandit dans une décente pauvreté.

Poussée par le désir de devenir missionnaire, comme Sainte Thérèse de Lisieux à laquelle elle voue une grande admiration, elle prononce ses vœux religieux à l’âge de 21 ans à Calcutta. Sa grande mission commence.

Pendant vingt-ans ans, elle enseigne l’histoire et la géographie aux jeunes filles de la haute société dans le collège Sainte-Marie. Emplie d’une joie profonde, appréciée par ses élèves qui la considère comme leur confidente, elle s’applique à « vivre la charité ». Mais le 10 septembre 1946, sa vie bascule. Dans le train qui la conduit à Darjeeling pour sa retraite annuelle, Sœur Teresa reçoit « l’appel dans l’appel »La soif d’aimer et d’être aimé par les plus démunis prend possession de son cœur.

Les mois à venir sont jalonnés par les épreuves mais après deux ans de discernement, elle reçoit la permission de quitter Notre-Dame-de-Lorette. Malgré des réticences de l’Église, elle finit par fonder la Congrégation des Missionnaires de la charité dont le charisme sera « d’étancher la soif de Jésus, soif d’amour pour les âmes, en travaillant au Salut et à la sanctification des plus pauvres parmi les pauvres. »

Elle abandonne le voile noir et s’installe dans le bidonville de Taltla. Sa première rencontre : une vieille femme jetée par son fils dans une poubelle, couverte de fourmis. Dans les immondices et les détritus qui jonchent les entassements de tôles, la petite sœur au sari blanc, bordé de trois bandes bleues (les trois vertus théologales : foi, espérance et charité ; la troisième, plus large, représentant la charité), étreint, nourrit et soigne les chiffonniers rachitiques. Inlassablement, Mère Teresa sourit à un enfant, se penche sur un malade, accueille dans ses bras un vieillard mourant. « De nos jours l’épidémie la plus horrible n’est pas la lèpre, ni la tuberculose. C’est le sentiment d’être indésirable, rejeté, abandonné par tous. » Dans ces dédales insalubres, les « pauvres et les basses castes » meurent dans l’indifférence générale. Chaque nuit, des râles d’agonie s’élèvent des cabanes de torchis. Ainsi, cette nuit de juin, elle ramasse une femme qui agonise sur le trottoir inondé par la mousson, les doigts de pieds rongés par les rats.

Avec force et courage, elle fait ouvrir un premier foyer d’accueil, le mouroir la « Maison du Cœur pur. » « Ils ont vécu comme des bêtes, qu’ils meurent ici au moins comme des êtres humains. » Chaque matin, la police y amène celles et ceux que la mort n’a pas voulu prendre la nuit sur le trottoir. Elle ouvre ensuite une maison pour les enfants des rues et les orphelins et fait construire une petite ville pour les lépreux.

Déjà, le nom de la petite sœur des pauvres fait le tour du monde et intrigue. À la fin des années 1960, le passage de mère Teresa à la télévision britannique et la production d’un documentaire sur sa vie marquent les débuts de sa célébrité internationale. Sa foi et sa force de conviction réussissent à ouvrir toutes les portes et tous les cœurs. Les grands de ce monde lui décernent de nombreux prix, dont le prix Nobel de la paix en 1979, qu’elle accepte « au nom des pauvres ». Lors de son discours de réception du prix Nobel, méduse son auditoire en récitant la prière attribuée à Sainte François d’Assise, un hymne à l’amour :

Seigneur, faites de moi un instrument de votre Paix !
Là où il y a de la haine, que je mette l’amour.
Là où il y a l’offense, que je mette le pardon.
Là où il y a la discorde, que je mette l’union.
Là où il y a l’erreur, que je mette la vérité.
Là où il y a le doute, que je mette la foi.
Là où il y a le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où il y a les ténèbres, que je mette votre lumière.
Là où il y a la tristesse, que je mette la joie.

Ô Maître, que je ne cherche pas tant
A être consolé … qu’à consoler ;
A être compris … qu’à comprendre ;
A être aimé … qu’à aimer ;

Car,

C’est en donnant … qu’on reçoit ;
C’est en s’oubliant … qu’on trouve ;
C’est en pardonnant … qu’on est pardonné ;
C’est en mourant … qu’on ressuscite à l’Eternelle Vie.

Inébranlable, Sainte Teresa de Calcutta poursuivit sa mission jusqu’au bout, sans faillir, grâce à la prière et œuvra auprès des plus démunis, de ceux dont personne ne voulait plus : lépreux, malades mentaux, orphelins… « Il y a quelque chose de très beau à voir les pauvres accepter leur sort, le subir comme la passion du Christ. Le monde gagne beaucoup à leur souffrance. »

La Sainte des ténèbres.

Mais dans son apostolat, Mère Térésa vit une nuit de la foi, une sécheresse intérieure. Cette nuit douloureuse débute juste après « l’appel dans l’appel » quand Dieu l’exhorte à tout quitter. Elle se sent rejetée, isolée et négligée, comme ceux dont elle a la charge. Loin de la décourager, sa douleur intérieur la pousse à s’unir toujours plus en profondeur au Seigneur. À l’image de Jésus criant « J’ai soif » sur la croix, « J’ai soif de l’amour de chaque homme », elle vit pendant plus de cinquante ans la terrible soif de l’amour du Christ pour nous. Sa désolation intérieure lui permet de comprendre et partager la désolation des plus démunis.  Elle prie sans cesse même épuisée. Les temps de prière l’abandon, la méditation et la messe sont les moments les plus importants de sa journée.

Le 5 septembre 1997, la petite sœur des pauvres s’éteint dans son couvent de Calcutta, entourée par ceux à qui elle dédia sa vie. Près de 5500 sœurs, réparties en plus de 400 centres sur les 5 continents, servent et aiment le Christ par le service aux rejetés, aux mal-aimés, aux négligés.

A l’image de Mère Térésa, de Saint Vincent de Paul et de Sœur Emmanuelle, prions le Seigneur qu’Il aide les volontaires, spécialement ceux qui œuvrent auprès des chiffonniers du Caire à :

Garder une joie imperturbable face aux tempêtes de la vie.
Prendre l’immuable résolution de préférer l’autre et son bien, à eux-mêmes.
S’abandonner au Seigneur dans les épreuves quotidiennes
Garder les pieds sur terre, la tête sur les épaules et l’âme toute entière tournée vers Dieu. 

« La prière dilate le cœur. Sans la force de la prière, notre vie serait insupportable. » Chaque geste, chaque souffle, chaque pensée est une prière.

En ce jour d’anniversaire de sa mort, apprenons à admirer la beauté de la vie, réaliser nos rêves, relever les défis, dépasser la tristesse, chanter l’hymne de la vie, accepter les combats et mériter le bonheur. « La vie est la vie. »

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Si vous souhaitez en savoir plus sur la vie de la Sainte de Calcutta, nous vous conseillons les film « Les lettres de Mère Tersa » et le livre « Mère Térésa, quand l’amour est là, Dieu est là. »

Sources :
http://ici.radio-canada.ca ; 
https://www.notrehistoireavecmarie.com ; 
https://croire.la-croix.com ; 
http://www.chretiensaujourdhui.com/livres-et-textes-et-personnages/les-personnages-celebres/mere-teresa-contemplative-dans-laction/ ; 
https://cybercure.fr/grandes-figures/article/sainte-mere-teresa-de-calcutta