Fête de Saint Louis, roi juste et pieux, ardent protecteur des chrétiens d’Orient.

Ce 25 août, l’Eglise catholique fête la Saint Louis, roi et saint patron de la France. Fils de Blanche de Castille et de Louis VIII, Louis IX monte sur le trône de France à l’âge de douze ans et règne sur le royaume chrétien pendant 44 ans.

Un roi juste

Chevalier courageux, saint de la justice, du bien commun et de la famille, soucieux de faire régner sur terre la volonté de Dieu en ne faisant aucune distinction de classe entre ses sujets, il entreprend, à partir de 1254, une vaste réforme des institutions judiciaires. Il met en place des baillis et des prévôts et crée les institutions qui deviendront le Parlement et les Cour des comptes. Soucieux du salut de son peuple, il décide de punir les jeux d’argent et les prêts à intérêt.

Louis IX se considère comme le responsable suprême de la justice en son royaume. Ses sujets s’adressent donc couramment au roi pour faire redresser un tort ou réformer une sentence. Lors des “plaids de la porte », les gentilshommes de la suite du roi écoutent les plaignants à l’entrée du palais puis viennent rendre compte à leur maître. Assis au pied de son lit, Saint louis convoque les parties et propose un arrangement. En été, le roi s’installe dans le jardin du Palais de la Cité. Il fait étaler un tapis sur lequel il s’assoit avec ses conseils dont il ne se sépare jamais. Mais le plus souvent, c’est au bois de Vincennes que Saint Louis aime à donner audience, le dos appuyé contre un chêne. Il y reçoit les plaideurs de toutes conditions, humbles paysans, artisans des villes ou nobles guerriers. Aux uns comme aux autres, il accorde toute son attention et toute sa mansuétude.

Un roi pieux

Louis IX veut faire de la France, la « fille aînée de l’Église » et de Paris un haut lieu de la chrétienté. Ainsi le 26 avril 1248, il inaugure la Sainte-Chapelle sur l’île de la Cité, destinée à accueillir la Sainte Couronne d’épines et un fragment de la Sainte Croix (rachetés à des banquiers vénitiens, qu’ils avaient eux-mêmes reçues en gage de Baudouin de Courtenay, l’empereur latin de Byzance).

Élevé « noblement » par sa mère dans la crainte du péché mortel, Louis IX fait preuve d’une profonde piété. Grand et mince, mais de santé délicate, il s’astreint à assister chaque jour à la totalité de l’exercice divin. Fortement inspiré par les ordres mendiants, (franciscains et dominicains) dont il apprécie la compagnie (il recevra notamment Saint Bonaventure, franciscain, et Saint Thomas d’Aquin, dominicain, tous deux docteurs de l’Église), en dépit de ses hautes fonctions, il adopte un train de vie simple, sobre, voire même austère et marqué par les œuvres de miséricorde à l’égard des plus pauvres de son royaume.

Ainsi, il reçoit fréquemment des pauvres à sa table à qui il fait don de quelques deniers, après leur avoir servi lui-même la viande et le pain. Il fait également preuve d’humilité en leur lavant les pieds à l’image de Jésus lors de la dernière Cène et n’hésite pas à leur rendre justice. Afin de soulager la misère des aveugles, il fait construire pour eux l’hôpital des Quinze-Vingt.

Un roi protecteur des chrétiens d'Orient

Il fut également très attaché à la chrétienté orientale qu’il rencontra en Egypte, au Liban et en Palestine.

Ainsi, sa foi sans bornes l’amène, en 1248, à organiser la septième croisade en direction de l’Égypte. Les croisés s’emparent facilement de Damiette, au mois de juin 1249, mais tardent ensuite à marcher sur Le Caire. Ils sont gênés par les crues du Nil, et doivent livrer bataille dans de mauvaises conditions à Mansourah, en février 1250. Dans des conditions désespérées, ils sont contraints de battre en retraite, une effroyable épidémie ayant décimé une grande partie de la troupe.

Le 5 avril, le roi, malade, est fait prisonnier et ramené à Mansourah. Tombé aux mains des Mamelouks (qui venaient de renverser le Sultan), Saint Louis est en grand péril, mais il montre un courage admirable et, dans l’adversité, impressionne même ses ennemis. Après des négociations ardues, ils le relâchent contre la restitution de Damiette et une énorme rançon de 400 000 livres. La pauvre armée chrétienne peut quitter l’Égypte, et le roi met un point d’honneur à respecter scrupuleusement les conditions qu’il a jurées pour sa libération.

Après quatre années passées en Terre sainte, aidant les principautés franques à réorganiser leur système de défense et d’administration, il est contraint de rentrer en France après la mort de sa mère Blanche de Castille en 1252.

En France, il renforce le pouvoir royal et tente de pacifier le royaume avec patience et équité. Il pose les bases d’un système parlementaire et signe, en 1259, un traité de paix avec le roi d’Angleterre Henri III mettant fin à la première guerre de Cent Ans.

Ses obligations de souverain n’effacent pas son devoir de croisé et, dès juillet 1270, il s’embarque à Aigues-Mortes en direction de Tunis. Mais à peine arrivés à destination, le roi et son armée sont victimes de la peste. Louis IX meurt le 25 août devant Tunis, épuisé par la chaleur et le manque d’eau.

Monarque prestigieux de son vivant, il apparaît dans la postérité comme l’un des plus grands rois de la dynastie capétienne, connu pour son sens aigu de la justice, son amour des plus pauvres et sa profonde piété. Il est canonisé dès 1297 par le Pape Boniface VIII.

En souvenir de ce saint monarque, nous vous repartageons la charte donnée aux Maronites, à Saint-Jean-d’Acre, le 24 mai 1250 assurant aux chrétiens d’Orient la protection de la France.

« Louis, roi de France, à l’Emir des Maronites, au mont Liban et aux patriarches et évêques de ladite nation.

« Notre cœur fut comblé de joie, lorsque nous avons vu notre fils Simân venir à nous, accompagné de 25 000 hommes, nous portant le témoignage de vos sentiments d’amitié, et nous offrant ces magnifiques cadeaux. En vérité notre amitié sincère que nous avons commencé à ressentir envers la maison Maronite, lors de notre relâche à Chypre, où ils sont établis, s’est redoublée aujourd’hui davantage, et nous sommes persuadés que cette nation, que nous trouvons établie sous le nom de saint Maron, est une partie de la nation française ; car son amitié pour les Français ressemble à l’amitié que les Français se portent entre eux. En conséquence, il est juste que vous et tous les Maronites jouissiez de la protection dont les Français jouissent près de nous, et que vous soyez admis dans les emplois comme ils le sont eux-mêmes.

« C’est pourquoi nous vous exhortons, ô émir très noble, de faire tous vos efforts pour rendre le peuple libanais heureux, et de prendre soin d’établir des nobles parmi les hommes que vous trouverez les plus dignes, comme c’est l’habitude en France. Pour vous, seigneurs patriarche et évêques, clergé et peuple maronite, ainsi que votre grand émir, nous avons vu avec une grande joie votre constant attachement à la religion catholique, et votre vénération pour le chef catholique, successeur de saint Pierre à Rome : nous vous exhortons à conserver cette vénération, et à rester inébranlables dans cette foi.

« Pour nous et nos successeurs sur le trône de France, nous promettons de vous donner, à vous et à tout votre peuple, notre protection spéciale, comme nous la donnons aux Français eux-mêmes, et nous nous emploierons en toute circonstance à tout ce qui contribuera à votre prospérité. » 

Saint Louis, garde-nous purs comme le lys de France et forts comme le cèdre du Liban !

 

Sources : Larousse ; La Croix ; Vatican News ; vocation franciscaine.com